Phobie scolaire : comprendre, soutenir et avancer

phobie scolaire – Phobie scolaire : comprendre, soutenir et avancer

Un parcours familial complexe pour surmonter le refus scolaire anxieux

L’école est souvent perçue comme un lieu d’apprentissage et d’épanouissement, mais pour certains enfants et adolescents, elle devient une source d’angoisse insurmontable. La phobie scolaire, un trouble anxieux encore minimisé, se manifeste par une peur intense et paralysante de se rendre en classe. Bien plus qu’un simple « caprice », ce trouble engendre un mal-être réel et peut sérieusement nuire au parcours scolaire et au bien-être de l’enfant. Dans cet article, nous explorons les signes de la phobie scolaire, les symptômes et le parcours administratif issus de ma propre expérience personnelle pour accompagner au mieux les jeunes qui en souffrent.

Rappel : je ne suis pas une professionnelle de santé et je partage mon expérience de maman confrontée à la phobie scolaire des ses enfants atypiques. Cet article a donc vocation à rassembler tout ce que j’ai découvert et appris sur le refus scolaire pour y voir plus claire dans ce méandre de procédures administratives.

Qu’est-ce que la phobie scolaire ? Définition et symptômes

La phobie scolaire, également appelée “refus scolaire anxieux“, est un trouble anxieux chez les enfants et les adolescents, caractérisé par une peur extrême de se rendre à l’école. Contrairement à une simple réticence passagère, elle provoque une angoisse intense qui se manifeste souvent par des symptômes physiques comme des maux de ventre, des maux de tête, des nausées, voire des crises de panique à l’approche de l’école et peut être lié à des facteurs. variés tels que l’hyper-sensibilité, des expériences de harcèlement, ou des difficultés émotionnelles et familiales. Il peut également être renforcé par des troubles de l’apprentissage ou neurologiques non détectés ou des caractéristiques atypiques, comme le haut potentiel intellectuel (HPI).

La phobie scolaire par un refus persistant et anxieux de fréquenter l’école malgré des tentatives d’accompagnement. Ce problème impacte non seulement l’expérience scolaire, mais aussi la vie sociale et familiale du jeune, nécessitant une prise en charge adaptée pour éviter l’isolement et la détérioration de son bien-être émotionnel.

Identifier et comprendre les signes de la phobie scolaire

La phobie scolaire peut s’exprimer par des signes physiques et émotionnels que les parents et éducateurs peuvent reconnaître pour mieux comprendre le mal-être de l’enfant. En étant attentif à ces symptômes, il est possible d’agir rapidement pour offrir un soutien adapté et prévenir l’isolement.

Signes émotionnels et physiques à reconnaître

Il est crucial de reconnaître les signes courants de la phobie scolaire, car ils vont au-delà de la simple peur de l’école. Cette anxiété intense provoque des symptômes physiques, souvent interprétés à tort comme des douleurs passagères ou des excuses. Parmi les signes fréquents, à noter :

  • Maux de ventre et nausées : récurrents à l’approche de l’école, souvent dus à la somatisation de l’angoisse.
  • Tremblements et sueurs froides : signes de panique face à la perspective d’aller en classe.
  • Crises de panique et hyperventilation : symptômes plus sévères, signalant une détresse profonde.
  • Insomnie et cauchemars : l’angoisse scolaire perturbe souvent le sommeil, rendant les nuits agitées.

Sur le plan émotionnel, la phobie scolaire s’accompagne d’une forte anxiété qui peut mener à des comportements d’évitement, de tristesse, voire de colère. Ces enfants montrent également un retrait social et une irritabilité, souvent incomprise par leur entourage.
Les changements de comportement, à l’école ou à la maison sont donc également à prendre en compte. La chute des notes peut aussi être un indice.

Pourquoi certains enfants développent une phobie scolaire

Comprendre les causes potentielles de la phobie scolaire aide à saisir pourquoi certains enfants sont plus vulnérables. Ce trouble est souvent lié à une combinaison de facteurs psychologiques, sociaux et émotionnels.

  • Difficultés d’apprentissage : Des troubles DYS, TDA(H), TSA, s’ils ne sont pas détectés, peuvent faire naître un sentiment d’échec et d’inadéquation.
  • Harcèlement scolaire : Malheureusement répandu, il affecte profondément l’estime de soi et provoque une anxiété intense qui peut se transformer en peur chronique de l’école. Au-delà du harcèlement entre élèves, les enseignants peuvent aussi faire des dégâts par leurs mots ou moqueries publiques.
  • Anxiété de performance : Les enfants sensibles au jugement ou au regard de l’autre redoutent souvent l’échec, ce qui peut entraîner une pression interne ou externe qui peut découler sur une phobie scolaire.

Chez certains enfants, l’hyperémotivité et une sensibilité se cumulent aux attentes extérieures amplifiant ces ressentis. En lien avec le Human Design, un enfant avec des centres non définis (donc blancs) pourrait être particulièrement vulnérable aux pressions extérieures, absorbant les émotions et les attentes de leur environnement scolaire. Par exemple, les deux centres de pression étant la tête (pression de ne pas en savoir assez) et la racine (pression de ne pas en faire assez), ils peuvent être particulièrement submergés. S’il sont définis (donc colorés) cela signifie que l’on se met une pression soi-même, en voulant souvent “être aimé” en essayant de répondre aux attentes des autres (ou plutôt celles que l’on imagine), en l’occurrence ses parents. Cette pression, combinée à des caractéristiques atypiques ou à des dons particuliers, peut aussi exacerber ce trouble, le jeune percevant des attentes élevées qui pèsent sur ses épaules.

Bien entendu, certaines pressions sont clairement formulées par l’extérieur, comme les parents, l’établissement etc. C’est comme du sport de haut niveau, certains adolescents pourront gérer cette pression, d’autres non. J’ai d’ailleurs réaliser une vidéo youtube sur le centre racine en human-design et la fameuse phrase “dépêche-toi” qui va stimuler certains et faire paniquer les autres.

Les étapes du parcours administratif pour accompagner un enfant en phobie scolaire

Quand consulter son médecin traitant ou pédiatre ?

Il est essentiel de consulter dès que les signes de malaise se multiplient. Une première visite médicale permet d’éliminer d’autres pathologies potentielles et d’engager le dialogue avec l’enfant sur ses ressentis liés à l’école, ses amis, et la pression des évaluations. En observant les symptômes récurrents, comme les maux de ventre et de tête, on peut aussi faire le lien avec le contexte scolaire et les relations avec ses camarades et avec les enseignants.

Mon expérience avec mon fils cadet illustre bien cette démarche. Ses premiers symptômes se sont accentués très nettement en classe de 5e, avec des douleurs physiques régulières, dont les causes médicales avaient été éliminées en amont, et des entorses répétées. Bien que ces chutes semblent au départ sans lien avec l’anxiété, ses douleurs abdominales sont devenues plus fréquentes et ont fini par lui faire manquer de nombreux cours, ajoutant à la pression de devoir rattraper le programme.

Un autre élément déclencheur a été le comportement de certains professeurs, dont l’un qui renvoyait des jugements dévalorisants à lui et à d’autres, du type : « Vu tes notes, tu ne pourras jamais exercer ce métier. » Ce genre de remarques, surtout à un âge aussi fragile, peut accentuer le stress scolaire, en tout cas mon fils a été très touché par cela. La situation s’est aggravée lorsque son grand frère s’est fait diagnostique d’une phobie scolaire avec un syndrome dépressif, aboutissant à un arrêt complet des cours en fin d’année de seconde.

Certificats médicaux : un soutien administratif pour les familles

Consulter un médecin est une étape cruciale pour poser un diagnostic et éliminer d’autres pathologies. Un certificat médical d’arrêt complet de cours peut sembler anodin, mais il peut devenir un réel soutien pour la famille en cas de phobie scolaire ou de stress intense. Quand un enfant n’arrive plus à aller en classe, il devient nécessaire de lui offrir une pause, sans qu’il soit constamment poussé à retourner à l’école tant que d’autres mesures de soutien n’ont pas été mises en place .
D’après mon expérience, les notifications répétées de l’établissement concernant les absences non justifiées sont particulièrement anxiogènes, tant pour l’enfant que pour nous, parents. Parfois, malgré mes tentatives de justifications par mail, ces absences ne sont pas toujours prises en compte, ce qui m’a obligée à renvoyer plusieurs fois des messages. Et imagine : j’ai dû gérer cette situation avec deux enfants, l’un au collège et l’autre au lycée, pendant six longues semaines…
De plus, il faut savoir qu’à partir de la 1ère, les absences (qu’elles soient justifiées ou non) apparaissent dans Parcoursup, la plateforme de sélection pour l’enseignement supérieur. Les absences non justifiées peuvent avoir un impact sur le dossier de l’adolescent, ce qui ajoute une pression supplémentaire à une situation déjà difficile.

Psychologue ou psychiatre : choisir le bon professionnel

Une fois le diagnostic posé et les absences administrativement couvertes, il devient crucial d’accompagner son adolescent pour comprendre ce qui se passe et identifier des solutions. Cependant, il est important de noter que ce processus peut être long, lent, et parfois décourageant. Tu auras peut-être l’impression de stagner, voire de reculer. Pourtant, ce temps est nécessaire pour que l’ado trouve son propre rythme, son mode de fonctionnement et apprenne à reconnaître ses limites, afin d’éviter de se « cramer » dans le futur.

Un accompagnement psychologique , qu’il soit assuré par un psychologue ou un psychiatre, peut être indispensable pour aider un enfant à gérer son anxiété et ses émotions. La grande différence entre ces deux professionnels réside dans leur formation : le psychiatre est un médecin et peut prescrire des médicaments, ce qui peut être un avantage si un traitement médical est nécessaire pour réguler l’humeur. En revanche, le psychologue, bien qu’il ne prescrive pas de médicaments, pourra proposer une approche thérapeutique adaptée à la situation.

Il existe une multitude de spécialités et de méthodes en psychothérapie (TCC, psychanalyse, etc.), mais le plus important est de trouver le professionnel avec qui ton enfant va se sentir à l’aise, celui avec qui il « matchera ». De plus, il existe, en complément des alternatives comme la sophrologie, la kinésiologie, l’hypnose et tout autre méthode qui permette d’aller libérer des choses.

Pour ma part, le suivi psychologique a permis de confirmer le trouble anxieux de mon fils et de mettre en lumière son état dépressif, justifiant ainsi la consultation d’un psychiatre. Bien que le médecin traitant ou pédiatre puisse prescrire des antidépresseurs, je pense qu’un psychiatre est mieux qualifié pour gérer un traitement médical en lien avec un état émotionnel complexe, d’autant plus qu’il n’existe que deux antidépresseurs pour les “enfants”.

Le rôle du médecin scolaire dans le diagnostic et l’orientation

Le médecin scolaire joue un rôle crucial dans l’accompagnement des enfants en difficulté scolaire, notamment lorsqu’il s’agit de phobie scolaire. En tant que médecin de l’Éducation Nationale, il est l’interlocuteur clé pour toute difficulté en lien avec l’école. Ce professionnel peut être consulté dès les premiers signes de mal-être de l’enfant. Non seulement il peut poser un diagnostic, mais il est aussi habilité à mettre en place un PAI (Protocole d’Accueil Individualisé), qui permet de définir des aménagements scolaires en fonction des besoins spécifiques de l’élève.

Voici comment cela se passe en pratique :

  • Au collège : Le médecin scolaire est généralement sur place. Bien qu’il ne soit pas présent tous les jours, il est possible de le solliciter via l’ENT (Espace Numérique de Travail) de l’établissement. Si tu ne connais pas son nom, comme ce fut le cas pour moi, il est possible de contacter la Vie Scolaire, qui transmettra la demande au médecin. Nous avons ainsi pu obtenir un rendez-vous directement au collège.
  • Au lycée : Le médecin scolaire est souvent sectorisé et consulte dans un établissement différent. J’ai dû demander à la CPE du lycée les coordonnées du médecin scolaire du secteur. Il consulte une fois par semaine, et nous avons ainsi pu obtenir les coordonnées du secrétariat pour prendre rendez-vous.

Le médecin scolaire est également le seul à pouvoir établir une demande de CNED (Centre National d’Enseignement à Distance) avec suivi à 100% pour les enfants de moins de 16 ans. Il est donc essentiel de consulter ce professionnel rapidement afin “d’ouvrir” un dossier administratif et explorer les différentes solutions possibles.

Rôle de la famille : l’importance de l’écoute

Dans cette situation, l’écoute des parents est primordiale. Il peut être tentant de rassurer l’enfant en minimisant ses peurs ou en comparant ses difficultés à des soucis temporaires, mais il est crucial de prendre au sérieux les signes de détresse. Les phrases toutes faites comme :

  • “Allez, fais un effort”
  • “Sois fort”
  • “Arrête tes chichis”
  • “Comment font les autres ?”

ne sont pas adaptées, car elles peuvent minimiser la souffrance de l’enfant. Les enfants ont besoin de sentir que leur douleur est comprise et validée. En engageant un dialogue ouvert et sans jugement, les parents peuvent créer un environnement sécurisé où l’enfant se sent libre d’exprimer ses émotions sans crainte de culpabilité.

Conseil pratique : Observer les moments ou contextes spécifiques où les symptômes apparaissent. Cela peut inclure des événements tels que la séparation le matin, certains camarades, des matières particulières, des évaluations ou des interrogations orales. Cette observation permet de mieux comprendre ce qui bloque l’enfant et de l’aider à surmonter ces obstacles. Dans certains cas, cela peut aller jusqu’à l’incapacité de franchir la grille de l’école, tant la situation devient paralysante.

Adaptations scolaires : comment le PAI et le CNED peuvent aider

Voici un récapitulatif des adaptations scolaires que je connais.

  • Projet Personnalisé de Scolarisation (PPS) : il s’agit de droits spécifiques comme classe ULIS, AESH et bien d’autres aménagements en lien avec une situation de handicap.
  • Protocole d’Accueil Individualisé (PAI) : il s’agit d’aménagement en fonction d’un trouble de santé invalidant.
  • Plan d’Accompagnement Personnalisé (PAP) : il s’agit d’aménagements et adaptation pédagogiques en lien avec des difficultés (comme le tiers temps). Il est nécessairement validé par le médecin scolaire et n’a pas de date de validité.

Le Projet d’Accueil Individualisé (PAI) : un plan adapté pour l’élève

Le PAI (Projet d’Accueil Individualisé) permet de mettre en place des aménagements adaptés aux besoins de l’élève dans divers domaines : horaires de présence, environnement, accès aux espaces extérieurs, restauration, traitement médical, conduite à tenir en cas d’ urgence, ainsi qu’une adaptation pédagogique spécifique (comme la continuité pédagogique ou un tiers temps supplémentaire aux examens).

Grâce au PAI, il est possible de prévoir un accompagnement scolaire en dehors de la classe classique, par exemple avec l’APADHE (accompagnement pédagogique en lieu neutre), un accès au CNED en scolarité partagée ou à 100 %, et même un emploi du temps aménagé.

Expérience personnelle : Pour mon fils, le PAI a été élaboré d’abord par le médecin scolaire, qui m’a conseillé ces options, puis complété par sa psychiatre en centre pour adolescents. Ce plan n’avait pas été mentionné par notre médecin généraliste ni son pédiatre, mais ceux-ci peuvent remplir la section « conduite à tenir en cas d’urgence » si sollicité. Le médecin scolaire ou un professionnel de la PMI (Protection Maternelle et Infantile) s’occupe de la partie aménagement et adaptations.

Une fois le PAI rempli, il est remis à l’infirmière scolaire, qui s’assure de sa validation auprès des responsables de l’établissement pour la mise en place des adaptations nécessaires.

L’enseignement à distance avec le CNED : avantages et limites

Gratuité et coût : Jusqu’à 16 ans, l’enseignement via le CNED est gratuit. Au-delà de cet âge, les frais s’élèvent à environ 300 € pour un enseignement 100 % à distance au lycée.

Deux options d’inscription pour le lycée : pour les lycéens, le CNED propose deux formules distinctes :

  • Cours à la carte réglementée : Cette option inclut uniquement les matières du tronc commun (sans les spécialités).
  • Cours complets : Attention, car cette formule implique la radiation de l’établissement scolaire physique de l’enfant ; un certificat de radiation sera demandé pour valider l’inscription.

Pour une inscription aux cours à la carte avant 16 ans, il faut une autorisation du chef d’établissement, d’où l’intérêt d’un PAI (Projet d’Accueil Individualisé) incluant le CNED dans les aménagements.

Conseil pratique : Lorsque tu télécharges l’autorisation du chef d’établissement depuis l’espace client CNED, le document n’offre que quatre lignes pour les matières. Si ton enfant suit plus de quatre matières, ajoute-les à la main ou crée une deuxième feuille. Cela évite que le dossier soit mis en attente, car le CNED demande une autorisation pour toutes les matières demandées et leur formulaire pré-rempli ne comprend que 4 cases. Compte environ deux semaines pour la validation de ce document.

Réception et accès aux cours : Une fois validé, le dossier donne accès aux cours. Ton enfant recevra par voie postale les essentiels par matière, puis pourra accéder aux cours en ligne via les navigateurs Chrome ou Mozilla (indispensable pour y accéder, sisi, on a testé !).

Avantages et limites : Le CNED est une solution d’autonomie totale, particulièrement avantageuse pour les élèves recherchant une alternative flexible à l’enseignement en présentiel. Ils sont facilement joignables par téléphone pour tout suivi (le mail étant plus long). Mais il pourra être compliqué pour un enfant en souffrance ou en difficulté de s’auto-gérer. Dans ce cas, je conseille des associations d’aides aux devoirs, souvent présentes en MJC ou maison de quartier, un autre tier…. ou toi (sisi, c’est cadeau !)

Les demandes d’aménagement pour le BAC : guide et astuces

J’aborde ici le BAC car c’est mon expérience, mais sache que la procédure est similaire pour le brevet !

  • Première étape : obtenir le formulaire de demande d’aménagement des épreuves . Pour le BAC général et technologique, ce formulaire m’a été remis par la proviseure adjointe en charge des PAI (Projet d’Accueil Individualisé) au lycée.
  • Quand déposer le dossier ? Bien qu’il soit théoriquement possible de remplir ce document dès la seconde, l’établissement nous a conseillé de ne le déposer qu’après les vacances de la Toussaint en première. Pourquoi ? Pour éviter que le dossier ne se perde en cas de changement d’établissement ou de voie.
  • Durée de validité des aménagements : Les aménagements sont valables deux ans pour les filières générales et technologiques, mais un an pour la voie professionnelle. Ces adaptations sont aussi transférables vers les études supérieures, un point rassurant pour les années post-bac !

Procédure simplifiée vs complète

Les élèves en filières générales, technologiques, et désormais professionnelles peuvent suivre une procédure simplifiée s’ils disposent déjà d’un PAI, PAP (Plan d’Accompagnement Personnalisé) ou PPS (Projet Personnalisé de Scolarisation). Il suffit alors de rendre le formulaire d’inscription au BAC sans documents supplémentaires. Si besoin, l’Éducation nationale demandera des documents complémentaires directement à l’établissement.

Sans PAI, PAP ou PPS, il faudra alors passer par une procédure complète , incluant divers documents médicaux et administratifs.

Comment choisir les aménagements adaptés

La demande d’aménagement comprend de nombreux choix à cocher, chacun correspondant à un aménagement spécifique (temps supplémentaires, adaptations de matériel, etc.). Mon conseil ? Exige plus que moins ! Bien sûr, toujours en lien avec les besoins spécifiques de ton enfant. En cas de doute, n’hésite pas à consulter un ou deux professionnels pour t’assurer de sélectionner les options les plus appropriées.

Après le dépôt de la demande, l’établissement donne son avis, puis le dossier est transmis à l’autorité administrative . D’après les retours reçus, les demandes d’aménagements sont souvent acceptées, sauf cas particuliers. À noter : pour le BAC blanc, les établissements appliquent généralement les mesures demandées par anticipation, puisque le document final est souvent validé par l’Éducation nationale entre mars et avril.

Les autres adaptations spécifiques possibles

Dans le cas d’un refus scolaire anxieux (phobie scolaire), il est possible de demander une ALD (Affection Longue Durée). Ce dispositif permet une prise en charge à 100% des soins médicaux liés à cette pathologie, réduisant ainsi le poids financier des consultations, des thérapies et des traitements réguliers. Pour les familles, l’ALD peut également faciliter l’accès à des solutions pratiques, comme le transport en taxi pour les rendez-vous médicaux réguliers, ce qui est précieux pour les déplacements fréquents qui accompagnent souvent ce type d’accompagnement.

De plus, des adaptations spécifiques peuvent être mises en place en dehors du PAI (Protocole d’Accueil Individualisé). Ces ajustements sont moins formalisés et dépendent généralement de la disponibilité et de la bienveillance de l’établissement scolaire. Ils ne bénéficient cependant pas du cadre officiel du PAI, et leur mise en œuvre est à la discrétion de l’établissement, rendant important un dialogue régulier et constructif avec les équipes éducatives pour en assurer la faisabilité.

Soutien pour la famille : accompagner son enfant et préserver l’équilibre familial

Le refus scolaire anxieux ou phobie scolaire représente un défi non seulement pour l’enfant ou l’adolescent, mais aussi pour toute sa famille. Cette section vise à souligner l’importance d’un soutien adapté pour les parents et la fratrie, permettant de maintenir un équilibre familial malgré les turbulences que cette situation peut engendrer.

Impact de la phobie scolaire sur le quotidien familial

La phobie scolaire ne concerne pas uniquement l’enfant ; elle bouleverse également le quotidien de la famille, en particulier celui des parents, souvent en proie à un stress constant. Entre la gestion des absences, les rendez-vous médicaux, et les démarches administratives, les parents peuvent se sentir submergés et impuissants face à une situation qui échappe à leur contrôle. Ce stress peut se répercuter sur la fratrie, entraînant une forme d’instabilité émotionnelle pour tous les membres de la famille. Reconnaître cet impact est essentiel pour aborder la situation avec bienveillance et compréhension envers chacun, car la phobie scolaire affecte souvent l’équilibre familial global.

Soutien aux parents : ressources et conseils pratiques

Pour accompagner efficacement un enfant en phobie scolaire, il est crucial que les parents bénéficient eux-mêmes de ressources et de soutien. La participation à des groupes de soutien peut fournir un espace d’écoute, de partage et de conseils pratiques entre parents vivant des situations similaires. De plus, des thérapies familiales peuvent permettre de mieux comprendre les impacts du trouble et d’apprendre des stratégies pour renforcer la cohésion familiale tout en soutenant l’enfant.
Des associations spécialisées, comme l’Association Phobie Scolaire ou la Fondation pour l’Enfance, offrent des lignes d’écoute, des articles d’information et des services de soutien spécifiques aux familles confrontées à ce trouble complexe. Ces ressources aident les parents à mieux comprendre la phobie scolaire et à s’armer de conseils concrets pour accompagner leur enfant.

Pour plus d’informations, voici quelques articles utiles :

Ces articles permettent de mieux saisir la complexité de la phobie scolaire et proposent des pistes d’accompagnement pour soutenir les familles, en soulignant l’importance d’un accompagnement global et bienveillant.

Mon expérience avec le trouble anxieux scolaire

Lorsque le diagnostic est tombé pour mon fils aîné, en fin de seconde, j’ai été confrontée à la réalité de la phobie scolaire associée à un syndrome dépressif. Ce diagnostic a marqué le début d’un parcours complexe, et peu de choses semblaient claires au départ. L’absence de ressources centralisées ou d’une procédure établie m’a poussée à chercher des informations au fur et à mesure des interlocuteurs, découvrant progressivement les démarches et les alternatives possibles.

Le lycée a réagi avec bienveillance, conseillant à mon fils de prendre le temps de se remettre. Cependant, j’ai vite constaté que cette empathie n’était pas accompagnée de mesures de suivi ou de procédures concrètes pour soutenir sa scolarité à distance. Il en a été de même pour le collège de mon fils cadet qui, même s’il était habitué aux nombreuses absences cette année, n’a pas permis une quelconque continuité pédagogique. Mais pour nous, l’arrêt complet offrait une meilleure visibilité, même si cela restait un sentiment d’échec pour lui. Nous avons alors mis en place un suivi psychologique et un bilan neuropsychologique pour l’aider à comprendre son propre fonctionnement. Diagnostiqué à Haut Potentiel Intellectuel (HPI), il a pu donner un sens à son hyper-émotivité et à son anxiété, ce qui a grandement facilité l’acceptation de sa singularité. La mise en place d’une psychothérapie adaptée, par un professionnel connaissant bien le neuro-atypisme, a permis de mieux gérer le stress et les émotions dans le quotidien. Il continue à ce jour son cheminement encore fragile, mais plus confiant en lui, ayant pu mettre des mots sur son sentiment de différence.

Quant à mon fils aîné, pendant plusieurs mois, nous avons alterné entre rendez-vous en ligne avec un psychiatre et suivi psychologique. Cette période d’attente et de tâtonnement a été éprouvante pour toute la famille. Finalement, il a été pris en charge par un centre spécialisé pour adolescents, où il bénéficie d’un suivi psychiatrique régulier et d’ateliers collectifs encadrés par des psychologues. Bien que le chemin reste long et souvent frustrant, nous continuons à avancer pas à pas. Nous avons mis en place les cours par correspondance à la carte, pour lui permettre d’avancer à son rythme.

Intégration de l’Human Design dans notre parcours

Dans cette épreuve, l’Human Design m’a offert des pistes de compréhension précieuses. En tant que projecteur, mon fils aîné est le seul d’entre nous à avoir un plexus solaire non défini, ajouté à la porte 57 en soleil conscient, signe d’une grande intuition. Cependant, son blocage émotionnel s’est installé très jeune, et il est encore réticent à s’ouvrir à d’autres manières de voir les choses. De mon côté, ma porte 42 complète sa porte 53, ce qui me confère un rôle naturel pour l’accompagner dans la finalisation de ses projets et la fermeture de certains chapitres, en respectant son propre rythme. Enfin je préciserai que mes fils sont “non sacraux” donc ont, contrairement à leur petit frère, leur beau-père ou moi, leur mère, une énergie fluctuante dont il faut particulièrement prendre soin.

Conclusion : Vers un chemin de résilience

Ce parcours intense, semé d’embûches, a été l’occasion d’approfondir notre relation et de soutenir mes enfants dans l’apprentissage de leurs propres limites. Nos échanges autour de leur unicité et de leurs besoins spécifiques leur permettent de se familiariser avec leurs différences et d’en faire une force. Bien sûr, cette expérience laisse des marques sur toute la famille : chacun a dû réajuster ses attentes et son rôle, mon fils aîné, par exemple, participant moins aux tâches communes et nécessitant davantage de repos. Chacun trouve ainsi sa place et son équilibre, ce qui exige beaucoup de flexibilité et de compréhension de la part de chacun de notre famille recomposée.

Pour ma part, cette expérience a brisé toute illusion de « normalité » et m’a poussée vers une profonde introspection. J’ai dû lâcher prise sur de nombreuses attentes et redéfinir mes propres repères, m’appuyant sur des outils de coaching énergétique et mes autres pratiques d’introspection et de connaissance de moi, pour accepter cette réalité floue et parfois imprévisible.

En fin de compte, accompagner mes enfants dans ce parcours est aussi un acte de lâcher prise : leur rendre leur pouvoir et accepter qu’ils choisiront, en toute autonomie, la vie qui leur correspond. Avec patience et amour, nous avançons vers une forme de résilience, un chemin où chacun apprend à se connaître et à s’accepter pleinement.

Mon combat et ma déclaration d’amour

Il n’y a pas de coupable. Se battre contre « c’est la faute de… » te fera perdre une énergie précieuse, et crois-moi, tu en auras besoin. Aujourd’hui, heureusement, les diagnostics peuvent être posés rapidement, et des actions adaptées mises en place. C’est un immense progrès ! Les établissements scolaires rencontrent de plus en plus de cas similaires et sont souvent mieux informés qu’il y a 20 ans.

Cependant, malgré ces avancées, être parent dans cette situation reste une expérience solitaire et déconcertante. Autour de moi, il n’existe aucun « protocole clair » pour savoir qui contacter, quand, commenter, et pourquoi. Nous avançons à tâtons, souvent en jonglant entre les exigences du système scolaire classique, qui, je le crois, est de moins en moins adapté à nos enfants. Ces derniers peinent à rentrer dans des cas figées et imposées.

Je rêve d’un système éducatif différent : un système où chaque enfant serait valorisé pour ses talents, ses rêves, ce qui l’anime, au lieu d’être jugé uniquement sur des notes ou des compétences scolaires. Quand prendrons-nous enfin en compte les qualités humaines et émotionnelles pour leur permettre de s’épanouir pleinement ?

En attendant ce monde idéal, je me bats chaque jour pour que mes fils trouvent leur place et se sentent brillants et talentueux, même s’ils ne sont pas premiers de la classe. C’est un combat, mais c’est aussi une déclaration d’amour inconditionnelle pour les aider à croire en eux et en leur potentiel.