
Chaque année, elle revient.
La fête des mères.
Avec ses photos, ses posts parfaits, ses bouquets joliment mis en scène et ses cadeaux en papier doré.
Mais ici, ce n’est pas ce genre de photo que je pourrais publier. (même si cela m’est déjà arrivé).
Maintenant, j’aspire aussi à te montrer que tu n’es pas seule, à te montrer la (ma) vraie vie : le chaos, les oublis, les corps fatigués, les gestes maladroits… et pourtant, tellement de vérité.
Et si on arrêtait de faire semblant, de se comparer les unes aux autres ?
Et si on commençait par un message d’amour. Un vrai. Qui commence par soi-même. Un amour sans condition, qui ne dépend pas d’une journée, d’un cadeau ou d’un cliché.
Parce que s’aimer, c’est aussi se permettre d’aimer les autres plus librement.
Derrière les clichés de la fête des mères
Depuis quelques années, je ne reçois plus ces petits cadeaux faits à l’école. Et pendant un moment, ça m’a manqué, cela m’a même rendu triste. J’avais ce pincement au cœur en scrollant sur les réseaux, en voyant les posts mielleux, les mots doux enrubannés de perfection. Et moi ???
Alors, au lieu d’alimenter le “je ne suis pas assez, mes enfants ne font pas ça, je suis une mauvaise mère, qu’est-ce que j’ai loupé avec mes enfants”, j’ai commencé à me demander :
“Et moi, qu’est-ce qui me ferait vraiment du bien, qu’est-ce qui me ferait envie ?”
Une année, j’ai eu envie d’un bouquet fleurs… cueillies par mes enfants, qu’ils choisissent chaque fleur, leur longueur. C’est ce qu’on a fait. Pas pour la photo. Pour le moment. Pour moi. Parce que cette année là je me suis sentie heureuse d’être maman, de profiter de ce moment en famille.
Cette année, ça a commencé… en beauté.
Au réveil, fuite de cup, du sang partout…
Mon petit de 4 ans me regarde, inquiet. Et moi, qui dois courir à la douche, le rassurer que je vais bien, pendant que les ados dorment et que monsieur n’est pas là. Aujourd’hui, je m’étais dit que je ne ferai pas de lessive… c’est (encore) loupé.
Le petit, lui, avait préparé des cadeaux à l’école (PS)… pour lui-même. Parce qu’on ne fait plus de cadeaux pour la fête des mères. Parce que le concept est devenu flou : préparer 2 cadeaux pour “ceux qu’on aime” et “c’est un secret”. Alors ce matin il a été chercher son “sac secret” et à ouvert les cartes et les cadeaux qu’il avait fabriqué : il a mis le bracelet à son poignet (“c’est à ma taille maman”) et gardé le porte-clé (sur lequel il s’était dessiné).
Et tu sais quoi ? Il a eu raison. Il s’aime et s’honore !
Dans le chaos, on construit.
Non, ma fête des mères ne ressemble pas à une pub. Mais elle est vraie. Vivante. Crue. Authentique. Et c’est dans ce chaos-là que je me trouve, que je me reconnecte, qu’ensemble, on se construit.
Parce qu’on ne devient pas mère dans l’ordre.
On devient mère dans la brèche, dans la fatigue, dans le bordel du quotidien.
Dans nos différences, on découvre notre propre manière d’aimer.
Je suis une maman atypique, hypersensible, créative, qui ne rentre pas dans les cases. Et mes enfants non plus. Depuis 1 an, je les accompagne à sortir (malgré eux) d’un système hyper normé, à accueillir leurs différences, leur atypisme. Grâce à eux, je m’autorise encore plus à m’ouvrir aux miennes, à prendre conscience à quel point je me suis flagellée à rentrer dans les cases, à contrarier mes modes de fonctionnements “naturels” pour rentrer à tout prix dans le moule.
Je suis la maman qui doute, qui rit, qui pleure, qui s’effondre parfois…Mais qui essaye, toujours.
Et qui, à 1h du matin, reçoit un texto simple et pur :
Bonne fête maman.
Et ce message, sans mise en scène, m’a profondément touchée. Parce qu’il était réel, parce qu’il venait d’un cœur à un autre, parce que cet enfant là, avec son TSA, ne sait pas écrire ce qui ferait plaisir à l’autre. Il dit ce qu’il a envie de dire, écrit ce qu’il a envie de dire, pas pour te caresser dans le sens du poil, flatter ton égo, ni pour te demander (et obtenir) quelque chose, juste quand il en ressent l’élan.
Et si on se célébrait, même sans décor ?
Aujourd’hui, je passe la fête des mères sans mes enfants. Mais pas vide, pas triste.
Je choisis de faire des choses qui me nourrissent, moi, des choses qui me reconnectent à ma propre flamme.
Parce que c’est là que tout commence.
Et parce que c’est ainsi que je peux aimer mieux. Plus vrai. Plus alignée.
Parce qu’au fond, ce n’est pas le décor qui compte. Pas la jolie table. Pas la photo cadrée. Pas le moment mis en scène.
C’est ce qu’on ressent à l’intérieur qui donne du sens à l’extérieur. J’aurai pu aller me faire un spa, mais je n’avais pas envie d’humidité. Alors, après mes routines cohérences cardiaques, soins pour mes yeux et une bonne douche bien chaude, je vais me poser devant un feu de cheminée (oui, c’est mon grand kiffe) avec qui voudra, et me regarder un Disney. Je vais aussi sans doute avancer dans ma formation en Business Tarot et plonger dans un temps d’introspection, de musique avec mon grand mug de thé. Je vais savourer et préparer ce nouveau cycle qui démarre après-demain, mardi 27 mai avec cette nouvelle lune en gémeaux.
Au lieu d’attendre que mes enfants me “prouvent” leur reconnaissance de “tout” ce que je fais pour eux, de me confirmer que je suis une “bonne” maman, je reprends mon pouvoir et m’offre moi, ce temps d’amour et de reconnaissance de ce rôle de mère parfois un peu subi, mais toujours tellement enrichissant.
L’amour se manifeste de nombreuses manières.
Les attentions, les gestes tendres, les mots doux, les bouquets ou les câlins du matin… bien sûr qu’ils existent.
Ils sont réels, touchants, et précieux.
Mais ce n’est pas toujours ce qui se passe. Pas tous les ans. Pas pour tout le monde. Pas à chaque étape de vie. Certains enfants ne pourront jamais écrire un mot doux ou dire un “je t’aime” à leur maman.
Donc parfois, cette journée vient raviver une douleur plus silencieuse.
Celle de l’enfant qui est parti trop tôt. Celle des enfants que l’on n’aura jamais. Celle des maternités rêvées, perdues, invisibles.
Pour certaines, cette journée n’est pas une célébration. C’est un rappel. Un vide. Une vague. Et ces émotions là aussi méritent d’être vues. Accueillies. Honorées.
Au delà du handicap, de la perte et du deuil, cette journée, aussi jolie soit-elle en apparence ou sur le papier, tombe parfois aussi à un mauvais moment : l’âge des enfants, les tensions, la fatigue, l’e silence, l’état du couple, les blessures du passé ou simplement les aléas du quotidien.
Et puis… soyons honnêtes :
Le temps de recevoir un cadeau, faire un câlin, prendre une photo et la poster… ça dure quoi ?
10 minutes sur une journée de 12 heures.
Qu’en est-il du reste du temps ? Des heures où l’on se croise sans vraiment se voir ? Des moments où l’on est ensemble… sans être connectés ?
Ce n’est pas le temps passé qui compte. C’est ce qu’on en fait.
Être côte à côte sans se parler, par habitude ou par obligation, ce n’est pas une preuve d’amour. Faire du beau, répondre à ce que la société attend de nous, cela prouve-t-il que l’on est une “bonne” mère ?
Choisir de passer du temps sans mes enfants, aujourd’hui, ce n’est pas un manque d’amour pour eux.
C’est une preuve d’amour pour moi.
Et choisir de passer toute sa journée avec eux, si cela nous nourrit profondément, si cela résonne avec notre cœur… Alors oui, c’est aussi une preuve d’amour. À condition que ce soit un choix, et non une injonction.
Si tu me suis depuis quelques temps, tu sais que je prône le libre arbitre de chacun et je pense qu’il n’y a pas qu’une seule vérité. Nous avons tous les notres, nos modes de vie, nos fuites, nos peurs, nos évidences. Respecter chaque façon de vivre avec honnêteté et authenticité contribuera, j’en suis certaine, à ce monde tolérant et puissant auquel je rêve.
Mais rappelle toi que ce que tu vois sur les réseaux, n’est pas forcément une vérité absolue, ni la seule ❤️
Que décides-tu de célébrer aujourd’hui ?
- Ton courage ?
- Tes choix imparfaits mais sincères ?
- Ton chemin de maman atypique, hors des codes ?
- Le fait d’être ce pilier familial, même si parfois tu sembles invisible ?
- Le fait d’être maman même si parfois c’est pesant
As-tu déjà senti ce décalage entre ce que tu vois, ce que tu aimerais et ce que tu vis ?
Peut-être qu’au fond, la plus belle fête des mères…c’est celle qu’on se crée soi-même. Avec ce qu’on est. Tellement. Parce que nous sommes toutes extraordinaires et exceptionnelles.
Pour aller plus loin :
Suggestions douces à vivre ce jour-là :
- Écrire une lettre d’amour à soi-même
- Se choisir une activité juste pour soi, même courte
- S’autoriser à ne rien faire, sans culpabilité
- Partager ses ressentis avec d’autres mères
- et tu peux lister tout ce qui te ferait envie pour l’année prochaine (psssst tu n’es pas obligée d’attendre un an ou une fête du calendrier pour ça 😉